D’Emile Coué, nous connaissons tous la méthode éponyme. Une sorte d’auto-persuasion naïve, qui consiste à se répéter de nombreuses fois la même chose en espérant vaguement que cela se passe. Pourtant, depuis bien longtemps, je percevais qu’il y avait plus derrière son enseignement ; au gré de mes lectures, je croisais ci et là des citations de Coué, qui chaque fois faisaient écho à ce que je sentais, voyais ou entendais. Je me suis donc décidé, enfin, à lire La maîtrise de soi-même par l’auto-suggestion consciente. Autrement dit, le livre de la méthode Coué.
Ce livre était depuis un moment dans mon fichier « à lire » et j’ai donc passé le cap. Notez déjà que le titre à autrement plus de gueule que ce que nous en avons conservé. Toutefois, comme le rappelle le 4ème de couverture, « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux », voila la méthode Coué. Résumée à cette simple phrase, sans fard et dans toute sa simplicité. Pourtant au fil des pages, le lecteur que je suis découvre, et redécouvre pour partie, une pensée plus profonde, une pratique plus structurée, imagée de nombreux exemples. Au-delà donc de cette simple phrase, il y a de nombreux autre sujets sur lesquels Coué s’attarde. Je ne dis pas ici qu’il est le seul à avoir eu ces idées, simplement que, encore de nos jours, elles sont si simplement exprimées, qu’elles sont encore largement d’actualité./p>
Par exemple, lorsqu’il parle d’imagination et de volonté : » Quand il y a conflit entre la volonté et l’imagination, c’est toujours l’imagination qui l’emporte ». De fait, combien de fois avons nous imaginé une situation en choisissant inconsciemment le pire scénario, pour nous rendre compte une fois cette situation passée qu’elle était bien plus simple que ce que nous anticipions ? C’est d’ailleurs bien souvent ce qui arrive lorsque nous nous sentons stressé. Et de poursuivre : « aussi est-ce commettre une grave erreur que de recommander aux gens de faire l’éducation de leur volonté, c’est l’éducation de leur imagination qu’ils doivent faire. »
Pourtant, c’est bien la volonté que nous essayons tous de fortifier et de renforcer chez les enfants et pour nous-mêmes. Alors que nous devrions dynamiser leur imagination, les inciter à jouer, les laisser rêver et se créer leur propre monde. Un autre point que Coué met en avant est que « l’homme est ce qu’il pense » que l’on peut rapprocher du célèbre « cogito ergo sum » de Descartes.
Lorsque nous parlons du « je pense donc je suis », en philosophie au lycée, cette citation nous est présentée comme la preuve de l’individualité de l’homme ; parce que je pense, je suis un individu, une entité unique et particulière. Pourtant, si nous la regardons du point de vue de Coué, elle prend un sens nouveau : l’homme devient ce qu’il pense, nos pensées conscientes ou inconscientes déterminent ce que nous sommes.
Je me rappelle que, le jour où j’avais compris cela, Descartes m’était apparu comme un homme beaucoup plus sympathique et moins éloigné de l’image du grincheux philosophe que je pouvais avoir de lui. Je m’arrêterai ici sur mes réflexions suite à la lecture de la méthode Coué. Toutefois, la lecture de cet ouvrage devrait être recommandé à tous les parents, enseignants et autres pédagogues, tout d’abord pour eux et surtout pour le bien-être des enfants. Je finirai par une conception de l’accompagnement que je partage toujours avec mes clients.
Je me permettrais ici d’emprunter directement à Coué ses paroles : « Je n’impose rien à personne, j’aide simplement les gens à faire ce qu’ils désireraient faire, mais qu’ils se croient incapables de faire. C’est non pas une lutte, mais une association qui existe entre eux et moi. Ce n’est pas moi qui agis, mais une force qui existe en eux et dont je leur apprends à se servir. »